By Anthony Vaccarello
Directed By Jim Jarmusch
Do you want some water ?
it’s french water !
Ce matin du 14 avril, une nouvelle vidéo au nom énigmatique “French Water” a fait son apparition sur les réseaux de la maison Saint Laurent. À travers un court métrage, Anthony Vaccarello nous présente une partie de sa collection printemps-été 2021.
Dirigé par le réalisateur Jim Jarmusch, connu pour ses films fantasques et poétiques, loin des normes hollywoodiennes. Il a mis en scène les muses de la maison Saint Laurent : Julianne Moore, Chloë Sevigny, Charlotte Gainsbourg et Indya Moore, quand le jeune Leo Reilly, nouvelle star de Tik Tok et proche de la maison, fait ses débuts d’acteurs.


Ce court métrage de 9 minute, s’ouvre sur une scène d’une fête qui vient de se terminer dans un restaurant avec Leo,
un élégant serveur tenant un plateau avec trois verres d’eau, comme s’il attendait les derniers membres de ce dîner. Julianne Moore
et Chloë Sevigny sont les premières à faire leur entrée, traversant un hall dans une tenue, puis repassant dans l’autre sens dans un autre look. C’est au tour de Charlotte Gainsbourg de faire son “apparition”, puis Indya Moore va solliciter le serveur car elle cherche ses amies “celles qui changent de vêtements ?” lui demande étonné ce dernier avant que Indya en fasse de même.
Les une après les autres, Julianne et Chloë vont aussi demander si Léo n’a pas aperçu leurs amies. Lors de leur court échange, une question revient toujours: « Do you want some Water ?” fidèle à son poste et rigoureux de sa tâche, Leo précise l’origine française de cette eau.


Charlotte Gainsbourg se manifeste plusieurs fois de manière fantomatique en changeant également de look. La vidéo se termine sur les trois amies qui se retrouvent enfin, enfilent leurs masques et sortent du restaurant.
Cette vidéo garde un mystère : une temporalité qui nous trouble, les décors et les inspirations des looks nous font penser aux années soixantes. nous savons que la fête vient de se terminer mais inconsciemment dans notre contexte ou les restaurants sont depuis de nombreux mois fermés, nous donnent l’impression d’être dans un rêve.
Leo serait-il piégé dans cet espace-temps accompagné de ces muses énigmatiques ? ou est-il en plein rêve de sa vie d’avant ?
Anthony Vaccarello et Jim Jarmusch ont créé un court métrage d’une esthétique presque psychédélique, nous plongeant dans un élégant mystère à travers l’ambiance musicale et visuelle mais nous laisse malgré tout sans réponse.
Le spectateur est mis à la place de Leo, comme dans Alice à travers le miroir, qui vit un rêve étrange ;
d’ailleurs Charlotte Gainsbourg nous donne peut-être un indice lors qu’elle cite un livre d’Edgar Allan Poe
“ceux qui rêvent le jour sont conscients de beaucoup de choses qui échappent à ceux qui ne rêvent que la nuit.”
Les apparitions et disparitions spontanées de cette dernière, lui donnent des allures de fantôme, dernier vestige de nos moments épicuriens. La mise en scène a travers cette salle de réception abandonnée hors du temps nous fait également penser à la saison Hostel d’American Horror Story (sans les meurtres et les vampires).